DO ANDROIDS DREAM OF ELECTRIC SHEEP 1/24

Publié le par Youtokine Toumi

Ecrit par Philip K. Dick
Dessins: Tony Parker

Quelle déception.
Je n'ai jamais autant souffert en lisant une BD.
Il m'est arrivé d'être affligé devant la médiocrité de certains auteurs (ça va Mr. Way? Bien le bonjour!) mais c'est la première fois qu'une oeuvre m'inflige une telle torture. Le pire, c'est que ce n'est même pas la faute des auteurs cette fois-ci.
Commençons par le commencement. 1) Je savais déjà que "Do Androids Dream of Electric Sheep" (note: c'est la dernière fois que je l'écris en entier. Faut pas déconner non plus, à partir de maintenant ce sera DADoES), le roman de Philip K. Dick, avait servi de base à David Webb Peoples pour le scénario de Blade Runner. 2) En voyant le nom de Warren Ellis sur la couverture de cette BD, je me dis "chouette, ce taré de Warren Ellis adapte DADoES!" 3) Que nenni, palsambleu, ô combien je me fourvoyus! Ellis se contente d'un "backmatter" (apparemment, c'est comme une introduction, mais à la fin du bouquin) et cette BD est la transcription MOT POUR MOT du roman de Dick, illustré par Tony Parker (non, rien à voir avec le blaireau qui a épousé Eva Longoria).
Mais quel est le CON qui a eu cette idée?!!
Le constat s'impose: ça ne fonctionne pas! Lorsqu'un personnage dit quelque chose dans une bulle et qu'entre chaque bulle on a droit à un petit carré qui vous dit "dit-il" ou "lui demanda machin", ça s'appelle une redondance. On voit bien qu'il le dit puisque c'est dans une bulle, couillon! C'est à ça que ça sert les bulles dans une BD!
DADoES ne se lit ni comme un livre, ni comme une BD. Ce comic est perdant sur les deux tableaux. Le dessin, loin de servir de support visuel, distrait complètement la lecture du texte tout en empêchant le lecteur de se faire sa propre vision de l'histoire puisqu'elle lui est imposée. Impossible aussi de lire ce truc comme un graphic novel puisque ce qui devrait servir de scénario a été conçu à la base comme un roman, donc échappe à tous les codes narratifs propres à la BD: pas de découpage, donc pas de rythme; 95% de texte et 5% de dialogues... Autant aller au ciné pour lire un bouquin sur l'écran! Cerise sur le pompon du gâteau, Tony Parker se croit forcé de retranscrire l'atmosphère de Blade Runner alors que rien ne l'y oblige. C'est du roman original dont il s'agit, merde, il aurait très bien pu imposer un style visuel complètement original.
Je n'arrive pas à croire que Mark Waid, editeur-en-chef de Boom Studios et lui-même scénariste de BD talentueux n'ait pas vu que le projet ne fonctionnerait pas. DADoES est tout bonnement insupportable. Et ils comptent vendre 23 autres numéros de cette série?! Oui, bien sûr, et le savon, il est tombé tout seul dans la douche?
Quel gâchis. Philip K. Dick est l'un des meilleurs auteurs de science-fiction du 20ème siècle. Blade Runner est l'un des meilleurs films de science-fiction de tous les temps, et je suis sûre que toutes les personnes à l'origine de cette BD ne sont emplis que de bonnes intentions... Mais quand on sait qu'on va faire une connerie, on s'abstient, putain! Je ne pense pas avoir dit autant de gros mots dans tous mes autres posts réunis que dans celui-ci. Voilà à quel point cette BD est douloureusement ratée. Tiens, pour me calmer, je vais me faire l'intégrale de Star Wars retranscrit en braille. Ça, c'est une bonne idée!

Prochainement: un nouvel update

Publié dans Comics Boom

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