THE WALKING DEAD #63

Publié le par Youtokine Toumi

Scénario: Robert Kirkman
Dessins: Charlie Adlard

Impossible d'être déçu par cette série.
Pour ceux qui ne connaissent pas: The Walking Dead est une BD qui part du canevas ultra-classique du "groupe de rescapés qui doivent se démerder pour survivre dans un monde peuplé de zombies". Déjà fait mille fois, déjà vu mille fois. Et pourtant, cela fait plus de cinq ans que Robert Kirkman arrive à maintenir l'imprévisibilité de ses scénarios dans chaque épisode.
Je viens de comprendre à la lecture de ce numéro 63 (et peut-être parce que rédiger ce blog m'oblige à me pencher sur la question) que l'une des principales différences entre un bon scénariste et une merde genre Daniel Way tient dans la capacité du scénariste à créer les points de vue les plus différents possibles pour ses personnages et à les faire tous adopter (je dis bien "adopter", pas juste "comprendre") au lecteur, quelles que soient les contradictions.
Si l'on base le talent d'un scénariste sur cette capacité, alors Kirkman doit surement être totalement schizo. Il semble parfois incroyable que ce soit la même personne qui rédige tous les dialogues de ses personnages tellement l'argumentation semble jaillir d'un vrai débat entre personnalités complètement opposés. C'est pourtant ce que Kirkman parvient à accomplir.
Au-delà de tout stéréotypes, les actions (et donc les dialogues) de chacun des personnages dans The Walking Dead sont purement et exclusivement basés sur leurs motivations. Kirkman s'affranchit ainsi de devoir porter un quelconque jugement moral et évite de tomber dans le manichéisme bons/méchants, victime/bourreau, etc... Dans The Walking Dead, seul survivre compte et Kirkman n'a aucun scrupule à tuer n'importe quel personnage s'il s'avère que l'histoire l'exige et ce même si le personnage semblait assuré, vu sa longévité, de faire partie du casting principal. C'est ainsi que le "héros", Rick, n'a pas échappé à une amputation; que sa femme, enceinte pendant une quarantaine d'épisodes, se fait tuer peu après avoir accouché (le bébé meurt aussi); que son gosse, obligé de grandir dans ce monde apocalyptique, n'hésite pas à tuer l'un de ses amis pour "protéger" le groupe,... bon, vous l'aurez compris, The Walking Dead est HARDCORE. Les zombies ne sont pratiquement plus que de simples animaux nuisibles à ce stade de l'histoire car Kirkman s'interesse au vrai danger: l'homme.
Ce numéro 63 n'échappe pas à la règle puisque comme l'indique la couverture, Kirkman poursuit son arc "Fear the Hunters".
Partis à la recherche de Dale (oui, je fais comme si vous connaissiez les personnages. Faudra lire la BD pour comprendre), Rick et sa clique arrivent dans l'église du prêtre rencontré quelques épisodes auparavant et se rendent à l'évidence qu'ils sont espionnés par une ou plusieurs personnes mystérieuses. La confrontation entre les deux groupes n'étant pas encore à l'ordre du jour, Kirkman laisse le prêtre se démerder avec ses nouveaux amis qui révèlent leurs soupçons à son égard et conclue l'épisode en nous dévoilant enfin les fameux chasseurs. Mais dans un monde où le commerce n'existe plus, quelle motivation autre que de se nourrir peuvent bien avoir des chasseurs? Le fun, oui, ou alors bouffer, tout simplement. Et tout ce qui est vivant est mangeable... N'est ce pas, Dale?

Prochainement: Do Androids Dream of Electric Sheep?

Publié dans Comics Image

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