RUBICON
Créé par: Jason Horwitch
Avec: James Badge Dale, Arliss Howard, Jessica Collins
Comme annoncé hier, je me suis fait le pilote de Rubicon, la dernière série d'AMC. Je viens de découvrir à l'instant que, bien que cet épisode de 45 minutes tient parfaitement la route, ce n'était qu'une "preview". Le "vrai" pilote, diffusé en aout prochain, durera deux heures.
Mais, comme je viens de le dire, la preview est amplement suffisante pour donner une idée de ce que vaudra la série, et autant vous le dire tout de suite: c'est très prometteur.
James Badge Dale est beaucoup plus convaincant que dans THE PACIFIC, dans le rôle de Will Travers, un analyste travaillant dans un institut de recherche géopolitique dont on découvre peu à peu qu'elle a des ramifications gouvernementales. Travers a perdu sa femme et sa fille dans les attentats du 11 septembre. Je ne sais pas si cela aura une quelconque importance dans l'intrigue pour le restant de la série, mais ce détail explique néanmoins pourquoi Travers se balade tout au long de l'épisode avec, comme le dit l'une de ses collègues, "l'air de quelqu'un dont le chat préféré vient de mourir". Son boss est aussi son beau-père, avec qui il partage donc aussi le deuil de sa famille.
Le travail de Will consiste à trouver des "patterns" (foutu mot pour lequel il n'existe pas d'équivalent français), c'est-à-dire des motifs répétitifs, dans toutes sortes de documents ou d'événements apparemment anodins afin d'analyser des tendances et, à la longue, de pouvoir "dire aux gens ce qu'ils doivent penser".
Dans ce pilote, Will tombe sur une série de "coincidences" dans des mots-croisés qu'il soupçonne de correspondre en fait à un code. En en faisant part à son patron/beau-père, Will déclenche une série d'événements irréversibles (le fameux "franchissement du Rubicon") qui le poussera à vouloir démêler les ficelles de ce qui s'annonce comme une gigantesque conspiration.
Quel superbe rôle! Badge Dale se retrouve dans la peau du genre de personnages pour lesquels Robert Redford excellait (LES 3 JOURS DU CONDOR, LES HOMMES DU PRESIDENT) et RUBICON s'annonce comme une série d'espionnage passionante, loin des invraisemblances, certes très divertissantes mais à la limite du grotesque, de 24. Le rythme de RUBICON est lent mais l'intrigue est suffisamment riche pour que l'on ne s'ennuie pas (n'est ce pas, MAD MEN?). Les mystères s'empilent mais restent plausibles et l'interprétation générale est assez convaincante pour qu'on ne décroche pas de l'histoire. J'ai l'impression qu'il ne faudra pas s'attendre à des explosions ou des courses poursuites (mais sait-on jamais) dans cette série et j'ai envie de dire "tant mieux". RUBICON s'inscrit dans la tradition (balbutiante mais encourageante) d'AMC de focaliser ses séries sur la qualité des scénarios en priorité, la richesse du contenu plutot que la beauté du paquetage.
En ce qui me concerne, c'est sûr, RUBICON fera partie des séries que je suivrai avec attention.
Rendez-vous ici pour la bande-annonce.